« Auto-Combustion · Environnement » : un projet artistique international de YANG Ermin
Notre habitat sur la planète terre est de plus en plus menacé par le réchauffement climatique. Il y a quelques jours l’OMM déclara un niveau record de la température mondiale moyenne au premier semestre de 2016 atteignit en juin. Le 20 juillet, un nouveau record de 73°C fut enregistré à la surface de Montagne de la Flamme à Turpan, Xinjiang! ......


Bien avant ces nouvelles alertes, l’artiste Yang Ermin eut lancé son nouveau projet artistique « Auto-Combustion · Environnement » (自燃·环境) à l'échelle mondiale, en prenant l’image de la voiture enflammée pour incarner son interrogation sur la phénomène de réchauffement climatique dans notre « nature environnement » (自然环境). Ici l’interrogation se joue sur la transition de la Nature (自然 ziran) à l’Auto–Combustion (自燃 ziran), à travers le développement industriel anti-nature et le « progrès » d’une civilisation scientifique et technologique – la combustion du carburant et l’émission CO2 sont à l’origine de la pollution environnementale, qui contribue à son tour l’auto–combustion de la civilisation, représentée par l’image de l’auto–combustion des automobiles. D’un côté, les autocollants de flammes sur les voitures leur donnent une apparence flamboyante ; de l’autre côté, les flammes créent l’effet visuel de la fusion de métal, qui affaiblit et met en danger l’image de ces machines toutes puissantes et robustes. En plus, avec des flammes elles apparaissent ivres en roulant: la rationalité froide de la civilisation industrielle est mise à mal, brûlée par le feu éblouissante —— ce n’est pas l’homme qui conduit ivre avec ses facultés affaiblis par l’alcool, mais la voiture elle-même, devient un produit instable et peu fiable de la technologie moderne.


Le concept de ce projet est évidemment multidimensionnel. Visuellement, la puissance de cette œuvre s’appuie sur l’énergie et la passion, traduites par la caisse enflammée. La présence singulier et provocatrice de cette image à la scène quotidienne non seulement fait ressentir la chaleur qui brûle et fait fondre le monde, mais elle devient en plus un feu d’alerte, un avertissement éblouissant de la crise du réchauffement climatique, en appelle la conscience et la sensibilité. En tissant des liens entre la voiture et la flamme, la Nature et l’Auto–Combustion, nous voyons plus clairement le lien inexplicable entre l’apparence brillante d’une civilisation et la destruction ou le désastre qui en est intrinsèque.
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L’auto–combustion peut ainsi être comprise comme un symptôme de la maladie de la Nature. Au point de vue psychanalytique, nous devons accepter les symptômes, les apprécier même, afin d’éliminer nos maladies intérieures au lieu d’être écrasés par elles. Le projet « Auto-Combustion · Environnement » de Yang Ermin anticipe ainsi la crise du réchauffement climatique en dévoilant tout d’abord ses symptômes, nous invitant à réfléchir sur la manière de répondre à cette crise mondiale avec des sensations entremêlées de la douleur (brûlure) et de la joie (flamboyante), l’impact direct de cet ambivalence Nature / Auto–Combustion.


Dans la perspective de l'histoire de l'art ou de l'histoire culturelle, le projet « Auto-Combustion · Environnement » revisite l’image des roues enflammées dans la mythologie chinoise. Les roues enflammées appartiennent à Nezha (le célèbre "Troisième Prince à Lotus"), elles sont le symbole d’ultime puissance magique dans le bouddhisme, qui ont la capacité de « détruire tous les maux humains » ainsi que « tous les montagnes et rochers » —— tout comme le motif de la « roue à 1000 rayons » sur la plante des pieds de Bouddha qui peuvent vaincre les ennemis et les démons. Sans aucun doute, sa puissance et son fonctionnement destructeur prennent inévitablement la forme de catastrophe. L’automobile, en tant qu'instrument du transport moderne, possède une "puissance magique" tout aussi illimité. Cette image de voiture enflammée ressemble encore plus au prototype des roues enflammées - le Phénix de Feu qui vient également du don de la nature (la force sauvage de la nature), qui provoque à la fois notre admiration et peur. Lorsque la balance de la civilisation penche totalement sur l’autre côté, la douceur de la Nature se métamorphose en l’auto–combustion catastrophique.


Cette œuvre d'art contemporain à la teinte postmoderne de Yang Ermin, revisite les éléments de la culture traditionnelle, en leur conférant des implications différentes et multiples. L’« Auto-Combustion · Environnement » n’est pas un projet artistique international à un seul visage moraliste. C’est une interrogation sur le destin humain à la fois insaisissable et déchirant à travers l’image de la métamorphose réciproque entre la beauté et les désastres.
Auteur:YANG Xiaobin
trad. QU Xiaorui
YANG Xiaobin Docteur de lettres de l’Université de Yale, chercheur de l’institut de la littérature et de la philosophie à l’Academie Central des recherches de Taiwan, professeur de la littérature à l’Université Politique de Taiwan. Il a enseignait à l’Academie des Sciences Sociales de Shanghai, à l’Université de Mississippi, à l’Université Normale de Beijing, l’Université de Venise, etc.. Il est réducteur spécial en chef à la revue trimestrielle Poésie Moderne et la revue Poésie Now, ainsi que commissaire spéciale de la revue littéraire trimestrielle Tendance. Il dirige une émission Poly perspectives de l’Art à la chaine CETV. Il est l’auteur de différents ouvrages de la poésie et de la critique littéraire : À travers le champs ensoleillé, Le paysage et l’intrigue, Santé à la soleille, YANG Xiaobin Poèmes X3, La monde, Plus de –ismes, Un esthétique négatif : la critique littéraire et culturelle de l’école Francfort, L’histoire et le rhétorique, Le postmoderne chinois, L’exil du langage, La forme sensible : lecture de vingt maitres de la théorie de la littérature occidentale, etc.. Il est également un photographe, il a exposé plusieurs fois à Taiwan et en PRC sous titre Post-photographisme : barbouillage et trace, et publie un livre qui en porte le même nom.